Le pastoralisme au Togo, comme dans d’autres régions d’Afrique de l’Ouest, est confronté à plusieurs défis complexes qui impactent à la fois les éleveurs et les communautés environnantes. L’un des principaux problèmes est l’accès à la terre. Les conflits d’utilisation des terres entre agriculteurs et éleveurs sont fréquents, en particulier dans les zones où la croissance démographique est rapide. Les terres nécessaires à l’élevage, en particulier les zones de pâturage, sont de plus en plus limitées en raison de l’expansion de l’agriculture et de l’urbanisation. Cela crée des tensions entre les deux groupes, car les éleveurs ont besoin de grands espaces pour faire paître leur bétail, tandis que les agriculteurs cherchent à cultiver les terres pour nourrir une population croissante. Cette compétition pour les ressources s’intensifie avec le changement climatique, qui perturbe les régimes pluviométriques et aggrave la dégradation des sols, rendant les zones de pâturage encore plus rares.

Un autre défi majeur auquel est confronté le pastoralisme au Togo est l’insuffisance des infrastructures d’élevage, notamment pour la gestion des maladies animales. Le manque d’accès à des services vétérinaires adéquats et à des installations de transformation des produits animaux limite la productivité du secteur. Les éleveurs, souvent dans des zones isolées, sont confrontés à des épidémies qui déciment leurs troupeaux, comme la fièvre aphteuse ou la peste des petits ruminants. De plus, le manque de formation en gestion de la santé animale et en meilleures pratiques d’élevage réduit les rendements et aggrave la pauvreté des éleveurs. Les difficultés d’accès aux marchés pour vendre les produits ou sous-produits de l’élevage, combinées à des prix instables et peu compétitifs, font que de nombreux éleveurs peinent à tirer profit de leurs activités. Cela freine la croissance d’un secteur qui pourrait autrement contribuer de manière significative à la sécurité alimentaire et au développement économique du pays.